Life had just begun • Ezia

Il était rare pour moi de me retrouver au poste de police d’aussi bonne heure mais étant donné que j’étais tout nouveau au commissariat de Ridgeway, je voulais à tout prix donner le bon exemple et faire en sorte que l’on arrête de m’appeler le bleu. Je pouvais comprendre que mes collègues m’appellent ainsi mais personnellement, je n’aimais pas. Alors je bossais beaucoup, essayant d’aider un maximum Ezia, mon partenaire. D’ordinaire, il me conduisait au poste avec lui, en même temps qu’il conduisait ses sœurs à leur travail. Enfin, pour l’une, c’était facile étant donné qu’elle travaillait au même endroit que nous. La veille, j’avais donc prévenu Ezia que je ne viendrais pas avec lui, que ce n’était donc pas la peine de passer me prendre. Et j’étais arrivé dans les premiers au poste, me mettant rapidement au travail. En tant que bleu, j’avais toute la sale besogne à faire, à savoir les rapports et le café. J’étais d’ailleurs assez doué pour faire un bon café. Après tout, les Flanagan n’avaient pas les moyens d’acheter une cafetière digne de ce nom, à capsule et autres modernités. Je savais donc faire un bon café avec un filtre et du café moulu. J’étais d’ailleurs occupé à le préparer quand j’entendis des voix que je connaissais. Je me demandais bien ce qui pouvait mettre les sœurs d’Ezia de si bonne humeur ce matin et je ne tardais pas à rejoindre mon partenaire et ses deux sœurs. Après avoir salué les deux jeunes femmes, je me tournais vers le jeune homme, assez surpris. « Eh bah alors, c’est quoi tout ce remue-ménage? Une bonne nouvelle? » J’étais réellement curieux de savoir ce qu’il se passait dans la vie de mon partenaire pour qu’Eileen et Fray soient aussi excitées. Elles parlaient en même temps limite et j’avais bien du mal à tout suivre de ce qu’elles étaient en train de m’expliquer.

Il était rare que le remue-ménage soit aussi bonne enfant et agréable quand il s’agissait du poste de police. Après tout, le plus souvent, l’animation était faite par un suspect qui refusait de parler et se débattait pour quitter le poste. Je m’étais plus souvent retrouvé à grimacer parce que je m’étais fait mal en maitrisant un suspect qu’à sourire parce que les jumelles Springtall taquinaient leur frère ainé. Amusé, je regardais les deux jeunes femmes tourner autour de mon partenaire tout en lui piquant une lettre des mains pour lui taper le crâne avec. Je ne pus donc que lui demander ce qu’il se passait tout en saluant Eileen et en rendant son baiser à Fray. Et ce qu’elles me répondirent ne m’avança pas plus que cela. Je fronçais les sourcils, espérant qu’Ezia accepterait de me donner plus de détails. Ce dernier fit taire les jumelles en leur fourrant un donut dans la bouche, visiblement aussi excédé par l’attitude des deux sœurs que joyeux à cause de cette fameuse lettre. Il m’expliqua alors qu’il avait reçu sa lettre de partenariat et je ne pus m’empêcher de sourire. Au moins, il semblait content du nom qui se trouvait à l’intérieur. C’était déjà bien, trop de monde se retrouvait triste ou étonné devant leur lettre. Et apparemment, c’était quelqu’un qu’il connaissait depuis un moment car Fray avait dit que cela faisait presque 29 ans qu’il attendait cela. « Ah, bien. Alors, qui est l’heureuse élue? » Je ne connaissais pas totalement Ezia, je savais juste qu’il était un proche de la famille Jensen mais je ne savais pas qui il fréquentait amicalement. Personnellement, je connaissais Aylen, la procureure de la ville. Je pouvais me vanter d’être un ami à elle-même si le terme protégé serait plus adéquat. Et je savais également qu’elle connaissait Ezia mais qu’ils avaient un peu de mal à s’entendre. Mon partenaire passait son temps à la taquiner et à l’agacer quand ils étaient ensembles. Et j’avais hâte de savoir qui était la jeune femme de la lettre, peut-être que j’avais déjà entendu parler d’elle.